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Auteur "Guillaume Dustan" : 30 résultats (sur 3396 citations)

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Bon, après, je travaille comme une bête, parce que… Parce que je veux détruire les méchants, sauver le monde et renverser l’ordre établi. C’est clair. Mais, fondamentalement, maintenant c’est un peu différent, maintenant que je suis normal, que j’ai arrêté d’être complètement fou, autiste, maso, coupable… Je travaille et je vis pour remplir le temps, qui sinon est vide et qui me dégoûte. Tout est chiant, on s’emmerde, la vie est nulle. À quel point, on se fait chier, à quel point, c’est répétitif, à quel point, c’est jamais comme on veut, à quel point il y a toujours quelque chose qui cloche.

jeunesse

Bon, il faut bien me comprendre. J’ai rien contre les vieux : je voudrais la jeunesse éternelle pour tout le monde. Comme l’humanité l’a toujours voulu, hein, l’élixir, ça date pas d’hier, et les stéroïdes, ça date de…

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California dreamer

Moi, je suis d’abord et avant tout une porn-star. Alors je suis pour la beauté, l’enfance, et la coucherie, c’est clair. Avant, le sexe, je le pratiquais. Je ne le théorisais pas, je le vivais. Mais, ça a toujours été pour moi une expérience de pureté, de rapports purs entre les êtres. Je veux dire, dans le sexe, il n’y a pas la parole, c’est ça que j’aime, moi, il n’y a pas ce terrible instrument (de domination) que sont les mots, faire-des-phrases, non, le sexe, c’est beaucoup plus cash, si j’ose dire, c’est : toucher, il faut : donner vraiment. Ne pas se : payer de mots, comme dit l’expression, mais : de gestes, et un geste, c’est… C’est l’esprit. Passant par le corps. Au lieu de : l’esprit-des-mots, et c’est quand même : très différent. Moi, j’aime l’esprit quand il passe-par-le-corps, c’est pour ça que j’aime l’architecture, j’aime l’esprit : incarné, ça me semble être la définition (humaine) du divin, finalement, l’esprit-incarné. L’esprit désincarné, je m’en méfie comme : de la peste… Qui veut faire l’Ange, fait la Bêêête…

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Ce qui est très difficile, c’est de passer d’une chose qui vous fait subsister à une autre. Par exemple pour moi, de mon père à ma mère. Et puis de ma mère et de mon père à l’école, puis de l’école à la mondanité, à la séduction, et après la séduction, à quoi est-ce que je suis passé ? Ben après, la séduction j’en suis pas sorti en fait, mais en gros il y a quand même eu la folie, la musique, la folie, la drogue. Et après, le travail, maintenant c’est le travail. Je trouve ça difficile de passer de l’un à l’autre parce qu’on est content d’être mort. Parce que c’est tranquille. Ouais.

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Ce qui me surprend tout le temps, c’est le défaut d’écoute analytique des gens par rapport à leur propre discours. C’est-à-dire que quand il y a une fille qui te dit : Ah, moi ce que j’aime pas c’est les petites souris parce qu’elles marchent bizarrement, si on a un minimum de bon sens, on entend Ah moi ! Je ne m’aime pas parce que je suis une souris. Et quand un mec te dit Ah ouais, t’as peur des grosses bêtes ? Et puis après Ouais, ouais, mais bon si ça avait été un serpent, enfin… Que des trucs ahurissants où ils font pas d’analyse. Ils pensent pas petite souris petite femme, ils pensent pas serpent bite, ils pensent pas à ça dans leur tête. Et c’est très gênant quand même cette absence de l’inconscient dans leur conscience. C’est là que je me dis que la psychanalyse va advenir. Les gens vont arriver.

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C’est que je partage avec Michel (Houellebecq) et les poètes zen cette conception ancienne de l’inspiration : quand tu sens pas que tu vas assurer, tu la fermes. Je l’ai donc tenue close pendant un an.

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Et de quoi nous sauve-t-on ? Ben, probablement, de…, de l’idée qu’il n’y a rien à faire. Donc, qu’est-ce qui sauve, alors ? C’est la foi, c’est l’amour, c’est la vérité. Moi je pense la vérité, plus que tout. Plus que tout au monde. L’amour sans la vérité, ce n’est rien. Et la vérité de l’amour, c’est souvent la haine. Il n’y a pas d’amour qui ne soit que l’amour, qui ne haie (haïsse, je sais…) l’amour, l’amour… ça n’existe pas. Bonbons Kréma, mais aussi autre chose.

C’est très confortable de sauver les autres, parce qu’on leur donne toute son énergie et puis on ne pense jamais à soi, et ça permet de ne pas se poser la question de la morale. Parce que penser à soi, ça veut dire s’imposer, et s’imposer, ça veut dire…, ça veut dire être horrible. Alors après il y a les limites à ce qu’on peut accepter comme horreur venant de soi.

On voit tellement à quel point, les gens qui se font écraser, c’est facile de les écraser, une fois qu’on a appris à être du côté de ceux qui écrasent, qu’alors on écrase. Mais moi, je ne veux pas être comme ça. D’un autre côté, me faire écraser, je ne veux plus non plus. J’ai compris : je suis plutôt du coté des ogres et des vampires maintenant. Je suis du côté des grands, je suis du côté des malades de la mort, je suis du côté des manipulateurs, je suis du côté des gens qui savent, je suis du côté du manche. Mais je sais ce que c’est d’être du côté de l’enclume, un peu, pas mal. C’est pour ça qu’il faut m’écouter.

Moi, j’ai toujours sauvé les gens mais je ne les ai pas éduqués. Les éduquer, c’est vrai, ça implique un certain rapport de manipulation. Mais alors il faut faire attention, parce qu’éduquer ça doit être pour renforcer, toujours, toujours, toujours. Donc, si on dit, il y a des défauts, pas de discours sur le défaut. Pour éduquer sans détruire, sans bouffer l’autre, tout ça. Les parents devraient être sous surveillance judiciaire permanente, je pense, parce que c’est tellement facile de profiter de l’innocence de ses propres enfants. Et les enfants deviennent fous. […] Les parents font des choses atroces, on n’a pas le droit de s’en plaindre, et puis après, soit on devient complètement maso et on recherche des situations où on va se faire à nouveau torturer, comme moi, bon, jusqu’ici, soit on devient comme eux, c’est-à-dire qu’on devient un bourreau, parce qu’on voit très bien ce qui se passe et qu’on se dit Bon ben, à charge de revanche, sur d’autres. C’est vraiment pas brillant

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GD J’profite du truc pour vous aider un peu, je peux ? Alors voilà, d’habitude y sont plus méchants, alors, vous m’avez dit, vous mettez les gens en danger, euh… Bon, ma vraie position – très dangereux, parce que si vous faîtes paraître ça dans Le Monde demain, j’sais qu’j’aurai des problèmes, bon – mais ma vraie position… elle a beaucoup évolué [sic], parce qu’au départ j’étais un garçon normalement imbibé de morale habituelle, c’est-à-dire qui se dit que bon ben, faut être gentil. Faut être gentil avec les autres. D’abord, je constate que les autres sont pas gentils avec moi, vous m’direz, c’est pas une excuse, on n’a pas à se prévaloir du vice d’autrui pour justifier le sien, ben justement j’crois qu’si, d’une certaine manière… ou plus exactement, j’pense que… pfff… c’est chacun pour soi et que la vie est un camp. Voilà. Et après, évidemment si on peut se permettre le luxe d’avoir des moments où on en fait un peu plus que ça, c’est bien, mais moi j’ai passé trente-quatre ans d’ma vie dans une position d’sainteté et elle me gonfle, cette position. Alors j’dirais pas que j’vais faire exactement l’contraire, c’est-à-dire devenir un être démoniaque qui essaye de tuer tout le monde, non. Bien que ça puisse être assez tentant parce que ça me changerait, mais j’en ai marre de porter la responsabilité du monde sur mes épaules, parce que je pense que ça n’a pas de sens, et que ça n’est pas le fondement d’une éthique fonctionnelle. Je pense que le seul fondement d’une éthique fonctionnelle, bon, c’est là où le truc sur la capote est vraiment intéressant philosophiquement, c’est euh, bon ben l’éthique fonctionnelle, c’est pour soi. Pour soi. C’est le souci de soi, c’est se protéger soi, par exemple et on n’a pas à protéger les autres et on n’a pas à se soucier des autres, sauf dans la mesure où l’altruisme est un égoïsme. Voilà, moi je ne sauverais l’altruisme que, en tant que c’est un égoïsme, parce que sinon, ça n’a pas de sens, moi je trouve. Sinon c’est faux. Moi j’étais dans la folie, je voulais sauver les gens. Le résultat c’est qu’à trente-quatre ans, je ne sais toujours pas qui je suis. Je ne sais toujours pas être moi. Alors il y a des gens qui disent que c’est pas grave de pas savoir qui on est, mais moi je trouve ça quand même dommage. L’altruisme est un péché.

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G : Je n’y crois pas du tout moi, je trouve ça stupide, je pense que c’est de la pure perte de temps, je pense que pour en trouver un il faut en essayer cent, je pense que les gens sont gourdes, les gens sont des oies blanches, ils ont pas assez d’expérience. Alors déjà qu’ils réfléchissent pas beaucoup, en plus s’ils n’ont pas d’expérience, le résultat, ils stagnent. Les gens stagnent et ne s’enrichissent pas. Et ils vivent des vies de merde, globalement c’est ça. En plus ils ne font même pas de psychanalyse. Moi je suis pour faire une psychanalyse, avoir plein d’expériences et réfléchir un maximum. Et là on a une vague chance de ressembler à commencer à être ce qu’on aimerait bien être.

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Ils le payent cher, leur excrément de pouvoir, les "hommes". Pauvres gens. Et ils croient, ils y croient, que le "mariage" est un choix, la "fidélité" est une valeur, comme si vraiment c’était ça qu’ils voulaient, comme si c’était intéressant, la "famille". Comme si ça n’était pas les règles de l’Auschwitz chrétien. Ta "famille", tu ne quitteras jamais. Ton camp, c’est ton camp, choisis ton camp, Roméo, mon Roméo, ton baraquement, tu dois rentrer le soir après le travail qui te rend libre, si libre, tu ne fais pas ce que tu voulais mais tu nourris la famille, la société, l’État, tu ne sauras jamais qui tu es mais quelle importance, tu ne toucheras jamais aucun "homme" ni aucun "enfant" et une seule "femme", "ta" "femme" (parce qu’elle avait un trou à la place du sexe celle-là avait été désignée pour s’en prendre plein la gueule) (on avait oublié que des trous les "hommes" en avaient plein aussi) (surtout dans le cœur mais chut, il ne fallait pas dire que les hommes étaient aussi des koalas, les koalas, ça se chasse. Pan ! Tu es mort, mon amour). Et plus nulle part sur la terre il n’y avait de soleil pour luire sur les hommes nus dans la forêt qui passaient le temps au plaisir. Alors ce fut l’hiver du monde. Le Grand Ascètisme [sic] Hétérosexuel (GAH) !!! La Catastrophique Castration Chrétienne (et néo-hellénistique et gnostique, bien sûr)… Et puis il y eut des gens qui… Des gens pour qui… La liberté… Locke Voltaire Rabelais Sade Fourier Nietzsche… Des gens qui… Des gens… Thomas More La Boétie Montaigne Spinoza Jeremy Bentham Siegmund [sic] Freud Karl Marx Émile Zola Monique Wittig… Découvraient le voile de l’aliénation… Des sorcières Marguerite Duras Michelet Marie Darrieussecq Madonna les Spice Girls Moi Valérie Zerguine… Voilà. Le prochain Pape doit réformer l’église entièrement. Il doit en faire l’Église de la joie qui est Jouissance et Temple du Corps Bonheur. Et dénoncer l’empreinte de Paul. Saints François d’Assise et Thomas d’Aquin seront reconnus Saints Boddhisatvas. Le Pape Amour demandera aux grands rabbins et muftis de se retourner vers les secrets de la kabbale et des soufis. Tantra sera consacré par tous et par chacun comme la religion universelle. Alors le soleil réchauffera de nouveau les hommes nus dans la forêt qui sortiront des boîtes et des backrooms où ils préparent, sans le savoir, le retour de l’Âge d’Or…

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J’ai sauvé les auteurs du Rayon, j’ai sauvé mes lecteurs, j’ai sauvé les gens qui m’ont vu à la télé en perruque verte, j’ai sauvé les foules en boîte de nuit. Un peu, beaucoup, passionnément. J’ai sauvé T. Je sauve les gens. Et moi, qui me sauve ? Personne, j’ai pas besoin de ça. Mais c’est pas bon pour moi, ce rôle, ce poste-là, ce poids-là, cette solitude. C’est pénible. Je vais au restau du coin à midi pile pour éviter les sales ondes des beaufs qui arrivent à une heure.

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Je suis pour qu’on mette tout au masculin. C’est la seule solution pour éviter de discriminer. Un seul genre. Le bon. S’il y en a deux, il y a forcément le mauvais. Non.

censure

La censure, c’est quoi ? C’est, si on n’en parle pas, ça va pas exister.

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La haine du corps. La haine de soi. Sous couvert d’amour de Dieu. Tu parles. Vous me copierez quatre cent fois : "Au bout de deux mille ans de judéo-christianisme, je n’ai aucune envie d’affronter le réel".

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Là, y a tout un champ d’enseignement sur comment c’est dans la tête d’un autre. Il faut apprendre à être dans la tête des autres, c’est passionnant, les gens vont adorer.

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Mais l’idée frappante [d’Existenz] c’était quand même d’avoir une qualité de rêves qui soit comme une vie parallèle, parce que rêver c’est vachement bien. Moi j’aimerais qu’on puisse rêver avec autant de réalisme que dans la vie. Ça, ça serait intéressant. Mais à mon avis c’est possible. Il y a genre 99% du cerveau qui ne sont pas explorés ou on ne sait pas trop à quoi ça sert, il y a plein de drogues qu’on n’a pas utilisées ni surtout découvertes, à mon avis il y a des bricolages à faire.

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Moi, j’aurais pas voulu en savoir autant sur la nature humaine. Quand j’étais mouton, j’pensais qu’on était tous gentils. Eh ben c’est pas vrai. Les puissants, y sont pas gentils du tout. Y a trop d’violence quand on monte, dans l’pouvoir et tout l’truc, le cercle…

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Morale : il faut passer par la lutte (pour la reconnaissance) pour être aimé (?). Exactement ce que je refusais quand j’étais petit : je voulais qu’on m’aime parce que j’étais bon. J’étais con (comme ma mère). Maintenant je sais être méchant, ça aide (bon mais il ne faut pas l’être pour de vrai sinon ça fait tout foirer) (conseil d’ami).

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On attend qu’il meure. Parce que quand on voudrait ne serait-ce qu’en parler, de tout ça, on n’a qu’à aller se faire mettre : pour avoir le droit de l’ouvrir, il faut avoir quarante ans, plus, c’est mieux, trahi tous ses idéaux, les avoir vendus contre l’argent qu’on refuse pas à tous les petits précaires et branchés, parce que ces gamins-là, ils sont dangereux, parce que comment leur faire croire que tout ça, c’est normal ? … Alors les vieux attendent qu’on meure. De l’intérieur. Parce que comme ça, si tout se passe tranquille, si tout se passe comme ils veulent, la planète sera bien vite transformée en village. Le seul truc, c’est que ça sera celui du Prisonnier. Il va peut-être falloir faire quelque chose, numéro 5…

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Parce qu’après – après la jeunesse, la jeunesse du corps – on est mort. Il n’y a rien à faire à ça. Après, on est un vampire. Après, on est une momie. Après, on est le diable, on est un ogre. On se nourrit de l’énergie des autres, de celle qu’on n’a pas. Ou alors on devient sage.

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Parfois oui il y a des rayons de soleil et ça change le monde les congés payés de 36 la plage pour tout le monde, même les esclaves des mines, au soleil les corps nus, au théâtre, n’importe où les corps nus la pornographie les boîtes de nuit les corps nus les backrooms mais ça ça n’est pas encore au soleil parce qu’il y a les débiles chrétiens décérébrés les gardes du camp d’Auschwitz judéo-chrétien qui sont là à nous dire l’être humain, ce que c’est que l’être humain, un couple est composé d’un homme et d’une femme, l’altérité gnagna mais je l’emmerde la pauvre conception immaculée, débile, de ce que doit être l’homme parce que moi je sais moi je suis le fils de la lumière je suis le feu je suis le soleil et tu n’es qu’ombre, ombre de l’être humain tu ne sais rien tu n’as pas raison tu as tort tu n’es que n’est que bourreau victime rien laideur tu es laideur la secte de la famille chiante morne et laide, et laide et morte et sans corps et sans cœur et sans liberté et sans soleil.

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Pour tout le monde, la responsabilité, c’est pour soi, pas pour les autres. La responsabilité pour autrui, c’est de la blague. Et même la responsabilité pour soi, c’est très difficile.

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Quand on est petit, on est une star dans sa famille. Tout le monde fait attention à ce qu’on fait, tout le temps, quand on est un petit enfant. Être une star, c’est comme ça : tout le monde fait attention à ce que vous faites, tout le temps. Parce que vous êtes imprévisible. En permanence. Ainsi, c’est comme être un enfant à nouveau, c’est très agréable. Et c’est aussi très dangereux, parce qu’on a tendance à en profiter, et à se complaire, dans ce truc-là. L’attention. J’essaye de lutter contre tout ça. Mais ce qui est intéressant dans toute cette haine (celle qu’on provoque, la haine de l’attention captive, captivée, du captif, de l’esclave, contre, envers : l’homme libre), c’est qu’elle quantifie le manque d’appréciation des gens, le manque d’intérêt, qu’on a pour eux, qu’il y a pour eux, dans la vie.

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Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je mens. Pour ne pas voir ce regard noir. Ou alors je dis la vérité comme une conne. Les gens sont trop frustrés. Évidemment que la seule réponse honorable c’est artiste. Star. L’être humain c’est fait pour quoi ? RP chez EDF ? Non. Pas ça. Et moi je prends en plein gueule la nullité de la division du travail. Merci.

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Reputation is repetition, et moi, on ne me répète pas. Il y a un silence autour de moi. On ne m’aime pas. C’est un peu comme Angot, je dois le dire. On ne nous aime pas. Parfois, si, mais bon, globalement, c’est plutôt la haine et le souhait de mort qui prédominent. Bon, pourquoi ? Parce qu’on parle de notre vie, je pense. Si j’écrivais des livres sur les arbres, précisément, de la fiction, je crois qu’il n’y aurait pas ce truc. Je me révèle. C’est la Révélation, quoi, je dis tout, je n’ai peur de rien, c’est le Christ, même s’il n’y a pas la croix, les gens ne supportent pas, ça. Parce que : eux, ils ne peuvent pas le faire. Parce qu’il y a papa-maman-lesvoisins-lepatron-lescollègues. Parce qu’on les contrôle en permanence. Et pas : Moi. Moi, personne ne me contrôle (plus maintenant).

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S’en sortir en interne

La psychanalyse comme sujet, c’est ça le truc qu’on est en train de sortir. Moi à ma manière autiste, Angot à sa manière hystérique, Béatrice Cussol à sa manière poétique, Bret Easton Ellis à sa manière nihiliste, sanglante ou tragi-comique.

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Si tu vas mourir demain tu vas pas être mort tous les jours, parce que c’est quand même la situation dans laquelle la plupart des gens sont. Avant ils n’étaient pas comme ça parce qu’il y avait 98 % de paysans et que les paysans, même s’ils sont arriérés et tout ça, on dit ce qu’on veut, c’est mystique, tu es dans les grandes vérités, dans la nature, dans le ciel, dans la germination, la création, le recyclage de la matière, la vie, la mort, l’immensité, le petit. C’est d’ailleurs des gens qui ne parlent pas beaucoup, parce qu’il n’y a rien à dire. Et puis voilà, depuis on est parti dans la suggestion, ce que je ne regrette pas, parce qu’un paysan c’est peu comme animal, il fallait sûrement vivre autre chose pour remplir le contrat. Mais c’est vrai que les vies qu’on vit sont toutes petites et trop segmentées.

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Toute la mémoire de tous les instants où on a été mal, elle est dans les moments où on est bien, et c’est pour ça qu’il n’y aucun moment où on est bien. À partir du moment où on n’est pas dans l’oubli total, hein. C’est pour ça que les drogues sont si importantes, et le sommeil. Mais le sommeil, c’est pas l’oubli vrai. Les drogues, ouais, c’est l’oubli vrai. Les muscles aussi.

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Voilà, c’est ça que j’ai à dire, c’est que la matière est éthiquement supérieure à l’esprit.

Ce qui implique une politique, du corps qui exulte. Aucune politique, je veux dire au sens social, n’est acceptable si elle n’a pas pour but de rendre les corps heureux. Les esprits, ils font ce qu’ils veulent. Le mal, en général. Les corps doivent donc être rendus heureux par le pouvoir public. C’est pour ça qu’il est institué. Bon. Il y a peu de civilisations qui se rapprochent de ça, il y a Rome et Tahiti. Et maintenant, un peu, le libéralisme païen, depuis les années 60, peut-être un peu avant. Ça se passe depuis les États-Unis. Depuis là-bas.

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Voilà pourquoi il faut faire les enfants à quarante ans. Parce qu’avant on est trop occupé à se construire soi. Et si on ne le fait pas, enfin si on ne se construit pas avant les enfants, c’est soi qui est mort, même si eux sont vivants. Pas d’enfants avant quarante ans, c’est la règle.