solitude

— Vous êtes fêlé !
— Je ne vous écoutais même pas !
— Eh bien, écoutez maintenant !
  [claque]
— C’est donc ça, la solitude. C’est moche, je te le dis.
  Personne n’écoute ce qui se passe en l’autre, personne ne parle à son cœur. Personne ne demande rien, pas même le chemin. Que vais-je faire ici ? Traîner et regarder venir le jour, et puis la nuit ? Rien n’a plus de sens. Je ne dois pas oublier ma mission : comment voient et entendent les hommes ? Je ne peux que dire : tout est tellement beau ! Il fait chaud, le soir descend, les oiseaux célèbrent une fête, le ciel est devenu pastel. Mais derrière tout ça ? Derrière, je ne vois et n’entends plus le souffle de l’éternité, les lois de l’univers, la lumière de l’amour. Je crois que pour les hommes, il n’y a rien derrière. Chacun crée son monde à partir de ce qu’il entend et voit. On y est prisonnier, et depuis sa cellule, on voit la cellule des autres.