quotation

  Traversant la rue, notre voisin d’en face nous rejoint. On se serre la main. Lui et moi, on s’est souvent soûlés ensemble. On lui raconte ce qui vient d’arriver à Charley. Et chacun de s’étonner que sa famille le délaisse autant. Quoique, nous-mêmes, on ne se soit guère plus occupés de lui.
  « Faut que vous veniez voir ma cascade, s’exclame notre voisin.
  — D’accord, on y va. »
  On traverse sa maison, croisant au passage sa femme et ses gosses, et par la porte de derrière on pénètre dans l’arrière-cour, on dépasse sa piscine et on découvre tout au fond sa GIGANTESQUE cascade. Tombant du haut d’une falaise bien qu’il semble qu’une partie de l’eau sorte d’un tronc d’arbre. Un monument. Construit avec de très gros et très beaux rochers de différentes couleurs. Sous la lumière des projecteurs, des torrents rayonnants font entendre leur musique fracassante. On a peine à y croire. Sur le côté, un ouvrier en surveille, malgré l’heure, la bonne marche. Avec ce genre de fantaisie, on ne doit jamais en avoir fini.
  J’en serre cinq à l’ouvrier.
  « Il a lu tous vos livres, dit le voisin.
  — Vous déconnez ou quoi ? »
  L’ouvrier se fend d’un grand sourire.
  Après quoi, on fait machine arrière. « Que diriez-vous d’un verre de vin ? », propose le voisin. Je décline l’invitation. Rapport à mon mal de gorge et à ma migraine persistante, lui dis-je.
  Linda et moi retraversons la rue et réintégrons notre home.
  Voilà comment, pour l’essentiel, se sont déroulées la journée et la soirée.