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L’appareil se révélait d’un maniement plutôt délicat : des années durant, on avait manipulé la radio en pressant des boutons et en tournant des cadrans ; puis avec l’évolution technique, on était passé aux touches microsensibles qu’il vous suffisait d’effleurer du bout des doigts ; à présent, vous n’aviez plus qu’à faire un vague signe de main dans la direction approximative de l’appareil et qu’à espérer. Certes, cela vous épargnait pas mal d’efforts musculaires mais c’était également synonyme d’une immobilité crispante et forcée si l’on voulait rester à l’écoute du même programme.
  […]
  Ford continuait de compter calmement : c’est indubitablement le comportement le plus agressif qu’on puisse imaginer d’exprimer devant un ordinateur – un peu comme de se planter devant quelqu’un en lui répétant sans cesse : du sang, du sang, du sang, du sang…