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  Poser, c’est souvent comme assister à un concert. On s’endort confortablement installé dans une chambre à New York, pour se réveiller dans une fumerie d’opium de San Francisco ou de Shanghai. En chemin, on tue, on viole, on renverse des gratte-ciel, on fait du patin à glace sous les Tropiques, on donne des cacahuètes à des yacks, on joue les funambules au-dessus du pont de Brooklyn. Le peintre n’est pas à l’abri, lui non plus. Ses sourcils broussailleux se transforment en fougères, sa pupille devient un lac sur lequel flottent des temples et des cygnes, tandis que ses labyrinthes auriculaires rêvent de mythologie.