SMSI-100 : Industrie du formatage mental

Bonjour,

Je n’ai pas vraiment le temps de faire un long "petit papier", même si le sujet le mériterait. Mais je tenais à vous faire partager mon émerveillement : "parler vrai" serait-il devenu une réalité médiatique ?

Et quand cette réalité porte sur la couche la plus brumeuse de notre société de l’information, à savoir la télévision, il y a encore plus de quoi s’étonner.

Bien évidemment, le coup de projecteur, s’il vient de l’intérieur du système télé a été allumé dans un livre… que je n’ai pas lu. Pensez-donc : "Les dirigeants face au changement" aux Éditions du Huitième jour. Rien que le titre et le livre me serait tombé des mains. Heureusement, il y a des gens plus consciencieux que moi. Notamment un journaliste du _Monde_, qui devait fureter anonymement dans les services de presse.

Et qu’a-t-il repéré ? Une citation de Patrick Le Lay, ci-devant PDG de TF1. Rien que de bien connu pour ceux qui suivent l’économie de l’attention. Mais quand c’est prononcé avec la morgue et l’autorité que donne le pouvoir de faire cette économie, ça vaut son pesant de barbaque crue. Je vous livre l’extrait en entier (sic) :

Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base le métier de TF1 c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité.

Fabuleux !

J’utilise depuis quelques années le terme "industrie du formatage mental". Je cherchais la démonstration. Merci M. Le Lay.

Hervé Le Crosnier